C’est l’évêque du Mans qui devait présider cette année notre Pardon des motards mais il a reçu une mission de la Conférence des évêques de France et a donc promis de venir l’an prochain…
J’ai vu un petit clin d’oeil de la Madone, puisque je termine ma mission comme aumônier des motards… ça me permet donc de vous dire un dernier petit mot, un au-revoir et un grand merci, et aussi de vous présenter le Père Antoine de Roeck qui va prendre le relais à partir du mois de septembre. Voilà le Père Antoine, il peut se lever, on peut même l’applaudir parce que c’est pas rien quand même, de devenir l’aumônier des motards. Merci Père Antoine d’avoir accepté.
J’aimerais dans ce mot évoquer trois figures, trois belles personnes, dont certaines vous sont connues et d’autre pas, qui nous disent quelque chose de ce mystère de l’Assomption que nous fêtons aujourd’hui. C’est une des belle manière d’entrer dans le mystère de Dieu, le mystère invisible que de regarder quelques personnes, des Saints, mais aussi des hommes et des femmes d’aujourd’hui qui ne sont pas forcément canonisés avec des statues de plâtre sur nos autels mais qui sont de belles personnes qui nous dévoilent quelque chose du mystère invisible de Dieu qui parfois est un peu compliqué pour nous à comprendre mais en les regardant on saisit l’évangile pour nous aujourd’hui.
Et cette première personne, elle s’appelle … Porcaro. Non, non, non, je ne rigole pas, Pierre de Porcaro… vous ne le connaissez pas ? Il va s’en doute être béatifier. C’est l’évêque de Versailles qui demande au Pape de béatifier Monsieur Pierre de Porcaro. Vous avez peut-être remarqué le petit château, enfin petit, façon de parler, qui est en bas du village. Depuis le 13ième siècle, il y avait là une famille de Porcaro dont un des descendant, l’abbé Pierre de Porcaro en 1940 alors que lui s’occupait, était passionné par le monde des jeunes, dans le diocèse de Versailles donc, ces jeunes ont été entraînés en Allemagne pour le STO, les anciens savent de quoi on parle là, le travail obligatoire. Et l’évêque était inquiet parce qu’il se disait « mais qui va s’occuper d’eux » donc il fait un appel auprès de ses prêtres, et c’est Pierre de Porcaro qui s’est proposé, lui, pour partir comme volontaire, en Allemagne, auprès de ces jeunes, et de façon clandestine, veiller sur eux, continuer la catéchèse, les former et les encourager, les fortifier. Et il été atteint d’une maladie, donc il a été rapatrié en France en 1944 et dès qu’il s’est senti mieux il a demandé, contre l’avis de tous y compris de son évêque cette fois-ci, à retourner. Il ne pouvait pas supporter d’être loin de ces jeunes, de les savoir sans Pasteur. Donc il est reparti en 44 clandestinement toujours comme prêtre, s’occuper de ces jeunes et il a été denoncé, c’est triste à dire, mais par un chrétien… entraîné à Dashau où il mourra du tyfus.
Cet homme croyait au Ciel. Il avait les yeux fixés sur Notre Dame dans son mystère de l’Assomption, et c’est ce regard vers le Ciel comme à moto, c’est le regard qui nous sauve. « Regardes loin, tu iras loin ». Et en regardant Marie dans son Assomption nous voyons notre humanité qui est accueillie par Dieu dans sa divinité, dans son éternité donc nous regardons Marie aujourd’hui dans ce nous serons dans notre âmes et dans notre corps. Et c’est ce regard vers le Ciel qui nous donne aujourd’hui de faire les bons choix sur la terre, les choix courageux, parfois les choix héroïques que nous avons à poser pour aller droit notre chemin et ne pas nous casser la figure au premier virage.
Demandons l’intercession de Pierre de Porcaro pour avoir le regard qui voit loin au-delà du visible pour avoir déjà un pied dans l’éternité, dans l’invisible et entraîner avec nous tous nos amis, tous nos camarades et comme ça, le regard fixé sur Marie, être préservé de tout danger.
Deuxième figure, vous la connaissez, c’est évidement, on peut le dire, parce que lui se disait votre ami et que l’amitié c’est réciproque, donc « notre ami Père Louis Prévoteau » qui en 1979 de façon étonnante avec quelques compagnons a fondé cette Madone des motards. Lui aussi était un homme du Ciel, évidemment. Et il voulait vivre sur la terre comme au Ciel. Il nous a quitté vous savez cet hiver- et peut-être que déjà on a circulé parmi vous mais d’autre vont encore circuler, des jeunes ou quelque personnes vous proposer ce petit ruban noir pour mettre aujourd’hui à votre rétroviseur de tel sorte que lors de notre balade cet aprè-midi à 14h, et bien nous partons tous avec ce petit ruban en mémoire du Père Provoteau fondateur de la Madone de Motards. Et cet homme qui croyait au Ciel, voulait surtout que tous nos actes, des plus originaux (comme le jour où il se mit à marcher sur un fil avec des funambules ou bien cette aventure des motards parce qu’il voulait être proche de tous et mettre Dieu et Marie à la portée de chacun) aux actes les plus banals, que tout soit orienté vers le Ciel. Parce qu’il avait compris ce miracle incroyable : c’est que nous Chrétiens nous croyons en Dieu (mais il n’y a pas que nous qui croyons en Dieu, même le démon croit en Lui, c’est dire !) mais nous croyons en ce Dieu qui nous aime tellement qu’un jour il s’est fait homme, il a embrassé toute notre humanité, si bien qui rien de notre vie d’homme ne lui est étrangé. Donc, le Père Prévoteau ne voulait pas que nous ayons une vie à tiroir, un peu le bon Dieu par çi, la moto par là, la famille par ici, non, Dieu doit être partout et embrasser tout de notre vie parce qu’il y a un lien très fort entre ce que nous vivons sur la terre et ce que nous serons au Ciel. Et c’est un autre aspect de ce que nous dit Marie aujourd’hui, elle est couronnée dans son Assomption de ce qu’elle a vécu sur la terre. Rien de ce qu’elle a vécu ici-bas n’a échappé à Dieu. Et donc, Dieu a pu tout couronner de ce qu’elle fut sur la terre, même son corps. Tout de son humanité a été couronné par le Bon Dieu parce que rien ici bas ne lui a échappé. Et pour nous c’est ainsi, ce que nous laisserons sur la terre, ce qui va pourrir sur la terre, c’est tout ce qui n’appartient pas déjà au bon Dieu. Tout ce qui est de l’ordre de l’amour, de la vie, de la joie, du don de soi, ça appartient déjà au Ciel et ça, ça partira avec nous dans l’éternité. Donc demandons à Marie, de bien faire ce lien, les bons choix de la vie, pour que déjà, toutes nos passions humaines ne soit pas des passions égoïstes qui nous éloigne du monde de Dieu…. on l’a entendu hier pour ceux qui sont venu au forum avec Paul Arden qui est parmi nous encore ce matin je pense, il a magnifiquement parlé d’un point de vue un peu philosophique j’ai envie de dire , de l’amour, de la passion de la moto, qui d’un point de vue humain ne doit pas être une passion destructrice, égoïste, instinctive uniquement, passionnelle, mais une passion a intégrer dans notre intelligence et notre spiritualité. Et c’est vrai que pour nous chrétien, il y a un lien très fort entre les deux, il n’y a pas de raison que Dieu soit étranger à cette passion, et c’est pour cela qu’on va bénir vos moto tout à l’heure, pour que aujourd’hui et chaque jour que Dieu fait, il soit avec vous, et la Madone aussi, sur votre Moto, tant que vous lui direz « oui ».
Dernière personne que je vais évoquer, vous la connaissez aussi peut-être pas en direct moi j’ai la chance de vivre à Rome, vous savez depuis un an, c’est pour cela que le Père Antoine va prendre le relais… je ne lui parle pas tous les jours, je ne lui ai parlé qu’une seule fois, c’est le Pape François, vous l’avez deviné…je n’ai pas eu beaucoup de temps pour lui parler, mais de quoi avons nous parlé à votre avis ? Ben de moto et de Porcaro. bien bien sûr. … Le petit livre de l’histoire de la Madone, je me permet, c’est un peu un coup de pub, mais vous savez, on est pas des marchands du temps ici, on ne travaille pas pour nous, on travaille pour l’histoire de la Madone et tout ce que vous prenez, vous dépensez pour ces cinq euros de livre, ça va à la vie du pèlerinage. Mais c’est pas tellement ça qui m’intéresse, ce qui m’intéresse, c’est que chaque motards qui êtes là aujourd’hui, vous connaissiez cette histoire depuis le commencement. L’intuition qu’a porté le Père Prévoteau et ses premiers compagnons parce que l’histoire doit continuer mais pas n’importe comment… si vous semez un grain de maïs et quand vous moissonnez vous trouvez du blé à la place vous allez dire « oh, il y a eu un bug, là ». Il y a eu un transfert un peu bizarre. C’est un petit monstre. Dans notre vie, dans nos histoires c’est un peu comme cela on commence d’une manière et on finit d’une autre, et c’est la catastrophe, ça conduit à la mort, ça. On doit être dans la fidélité à une histoire à une intuition… Comment aller de l’avant si vous ne connaissez pas le chemin parcouru, les racines. C’est pour cela que je me permet d’insister sur ce livre où on a essayé de résumer l’histoire depuis les débuts de tel sorte que vous, vous puissiez, avec le Père Antoine désormais, continuer cette histoire et dans quelque année , refaire encore le bouquin pour l’agrandir, pour que d’autres, à leur tour puissent continuer cette belle aventure. Donc toujours est-il que je vous parlais du Pape François qui a reçu ce petit livre avec joie, et aussi un peu de surprise, je dois l’avouer… Et un de ses grands mots, vous le savez, c’est le mot « miséricorde », il a même mis dans sa devise, dans le devise du Pape François, il y a le mot « miséricorde ». Dieu qui accueille, qui aime notre misère qui n’attend pas que nous soyons parfais pour nous aimer, c’est incroyable. Saint Jean dit « si notre cœur vient de condamner, Dieu est plus grand que notre cœur » et cette phrase, rendue célèbre du Pape François qui a été un peu mal interprétée peut-être quand il dit « qui suis-je pour juger »… et cet homme qui est d’une grande exigence, il n’est pas jésuite pour rien, il a un magnifique sourire d’accord mais il est exigent parce que l’évangile est exigent, l’amour est exigent, la vie est exigeante- c’est un jeu, c’est un risque, on doit la risquer mais pas n’importe comment… Il y a une exigence de l’existence, et le Pape François nous appelle à cette exigence, mais en même temps, paradoxalement, à une infinie indulgence : parce qu’il croit à la miséricorde de Dieu. Et que toujours le Bon Dieu retrace un nouveau chemin pour chacun d’entre nous. Saint François de Salle, un des Saints patrons du pape François, disait « rien par force, tout par l’amour ».
La sainteté à laquelle nous somme appelé, l’éternité, le Ciel pour lequel nous somme fait ne se fera pas d’abord à la force des poignets même si il faut des choix, une intelligence, du cœur, de la volonté, de la passion pour y aller de l’avant. N’empêche que tout se fera par la grâce de la miséricorde de Dieu et c’est ça aussi un des aspects du grand mystère de l’Assomption. Ce que Marie est dans son Assomption, c’est le fruit le plus beau de la grâce de Dieu. Elle est la pleine de grâce comme nous disons dans l’Ave Maria, « Réjouis-toi Marie comblé de grâce »… et il y a un lien très fort entre l’Immaculé Conception et l’Assomption : c’est le triomphe de la grâce de Dieu dans cet être tout simple, tout fragile qui a fait d’elle le plus belle être de la terre, la plus belle fleur de notre humanité.
Et ça c’est valable pour chacun de nous, qui que nous soyons. Croyons à la grâce de Dieu et ouvrons nous à cette grâce.
Comment on s’ouvre ? Par la prière, la porte c’est la prière. Dès que je prie j’ouvre la porte de mon cœur pour que Dieu puisse venir. Dieu est là nous dit jésus, dès que tu rentres dans le secret de ton cœur. La prière et les sacrements de la vie de l’église qui sont le sommet de la vie de prière pour chacun de nous. Je vous invite en prenant la main de Marie aujourd’hui à croire à cette puissance de vie qui se déverse en nous - qu’on appelle la grâce - parce que Dieu est miséricorde et il veut que, sans fin de génération en génération, avec et comme Marie, nous puissions dire le Seigneur fait pour moi moi de grandes choses, Saint est son Nom ! son Nom !grandes choses - Amen, Alléluia