Frères et sœurs, chers amis,
Nous célébrons aujourd’hui une des fêtes les plus belles et les plus importantes de la vie de l’Église, l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel. C’est à dire que l’Église croit que Marie, mère de Dieu, mère de Jésus, est préservée de toute atteinte du péché et quand elle a terminé le cours de sa vie terrestre, elle a été élevée corps et âme dans la gloire du Ciel.
Je ne sais pas comment le dire simplement, c’est à dire que, en Marie, tout ce que Dieu a promis à l’humanité est accompli. Dieu a fait en Marie ce qu’Il veut faire en réalité pour chacun d’entre nous. L’intention de Dieu, la volonté de Dieu, qu’est-ce que Dieu veut pour nous, pour l’humanité ?
Dieu veut que nous soyons en communion avec lui. Il veut nous partager sa joie, cette joie dont Il dit que personne ne pourra jamais nous la ravir. Il veut qu’aucun d’entre-nous ne se perde.
Cette fête nous invite à nous rappeler les choses essentielles de la vie, ce qui est le plus important dans nos vies. Et peut-être c’est l’occasion de nous poser les véritables questions. Nous sommes dans un monde complexe et trouble, je ne sais pas quel est le bon mot qu’il faut employer. Un monde où l’on a prétendu vivre sans Dieu, vivre comme si Dieu n’existait pas, sans référence aucune à la transcendance, jusqu’à vouloir prendre la place de Dieu. Et la conséquence de cela, c’est que l’homme ne sait plus qui il est et que nous sommes dans un époque du bruit, de la dispersion, de la superficialité. Vous savez on parle beaucoup, tout le monde a une opinion sur tout, ça m’énerve. D’ailleurs moins on en sait, plus on en parle. C’est un société du spectacle où les effets d’annonce ont plus d’importance que la réalité, où l’émotionnel l’emporte sur le réel, où l’apparence et l’immédiaté l’emporte sur le durée et sur la vérité. Mais vous le savez, vous le savez très bien, le mensonge, la superficialité, ne peut combler le cœur de l’homme. Nous avons tous besoin, pas seulement de moyens de vivre mais des raisons de vivre. Tous nous avons besoin, pas seulement de raisons de vivre, mais de raisons de donner notre vie et plus encore, des raisons pour transmettre la vie à d’autres. Ainsi, si l’idéal de la vie c’est seulement d’avoir un belle télévision, ou d’aller en vacances au club Med, ou mieux de faire partie de l’équipe de football du quartier, ça ne peut pas satisfaire le cœur. La satisfaction simple et le désir purement immédiat ne peut pas combler le cœur. Le Pape Benoît XVI disait « ces dernières décennies ont connu une désertification spirituelle, c’est le vide qui s’est propagé ». Nous sommes comme dans un désert, mais justement à partir de l’expérience du désert, de ce vide, c’est à partir de cette expérience que nous pouvons découvrir ou redécouvrir à nouveau la joie de croire à son importance vitale pour nous. C’est dans le désert que l’on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel dans notre vie.
Je ne sais pas où vous en êtes dans votre relation avec Dieu, où vous en êtes dans votre relation avec Jésus, mais vous savez le désir de Dieu, la recherche de Dieu est profondément inscrite dans le cœur de chaque homme, elle ne peut pas disparaître. Pendant un certain temps, pendant quelques années, on peut mettre Dieu de côté, s’occuper d’autre chose, mais Dieu ne disparaît jamais. Saint Augustin disait « mon cœur ne trouvera pas de repos, sera toujours inquiet tant qu’il ne se reposera pas en toi », et bien c’est simplement vrai. Nous sommes inquiets tant que nous n’avons pas trouvé. Cette inquiétude existe encore aujourd’hui. Vous le savez bien, cette inquiétude ressort à un certain moment de l’existence et de la vie.
Jésus, je ne sais pas si vous le connaissez, Jésus.
Avez-vous une relation avec Lui ?
Est-ce que vous Lui parlez ?
Est-ce que vous Le laissez vous parler ?
Jésus est venu nous révéler que Dieu est amour. Et je ne peux que souhaiter à chacun d’entre vous de le rencontrer et de le connaître vraiment. Ne vous contentez pas de ce qu’en dit la télévision, un vague souvenir de votre catéchisme d’enfant ou de vagues émotions.
Vous savez il y a des points essentiels dans la vie. J’ai pensé au moins à trois d’entre eux qui sont vrais pour chacun d’entre nous, pour chaque être humain et qui est dans le cœur de chacun d’entre nous.
Personne ne peut vivre sans amour et sans être aimé. La vraie question c’est est-ce que je suis aimer et est-ce que je peux aimer les gens ? Est-ce que je peux aimer vraiment ? L’homme ne peut vivre sans amour, il demeure un être incompréhensible. Sa vie est privée de sens, s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne la vit pas fortement, s’il n’expérimente pas, s’il n’y participe pas. Mais souvent aujourd’hui on ne sait plus ce que c’est que « aimer » et parfois on réduit l’amour à l’émotion, à la sexualité. Et la sexualité d’ailleurs est réduite à un jeu ce qui ne fait qu’engendrer la solitude et la tristesse. Mais Dieu est Amour. Jésus nous révèle l’Amour du Père et en nous approchant de lui, ou plus exactement, en le laissant s’approcher de nous, nous découvrons l’amour de Dieu pour nous.
Un autre point c’est que, on ne peut pas vivre, personne ne peut vivre sans la vérité. L’intelligence de l’homme, le cœur de l’homme est fait pour la vérité et la vérité nous rend libre et la vérité est la condition de la liberté. Le mensonge est une prison. N’ayez pas peur de la vérité. Vous savez aujourd’hui on confond souvent sincérité et vérité. On peut être sincère et dans le mensonge total. Notre époque a un problème avec la vérité car elle a un problème d’orgueil. Nous n’avons la paix dans le cœur que quand en nous la vérité et l’amour sont d’accord disait Benoît XVI. Et Jésus dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».
Un troisième point, personne de nous de peut vivre sans le pardon. Nous avons tous nos limites, nous avons tous nos blessures de la vie, on a tous reçu des coups, on en a donné aussi parfois, nous avons parfois fait du mal, on nous a fait du mal, mais nous en avons parfois fait aussi aux autres, il faut le reconnaître. Nous avons menti, nous avons été bouffi d’orgueil, nous avons été double parfois. Une des questions qui est présente dans nos cœurs c’est
qui peut me pardonner ?
Est-ce que c’est possible ?
Est-ce que je peux me pardonner à moi-même ?
Est-ce qu’il est possible de pardonner aux autres ?
Qui peut guérir mon cœur ?
Jésus, à qui on reprochait de s’approcher des publicains, des pécheurs et des prostituées, quand on l’interrogeait, répondait « ce ne sont pas les biens portants qui ont besoin du médecin, mais les malades, Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs ».
Je vous invite encore à vous approcher de Jésus, à le laisser s’approcher de vous. Je me permets, excusez-moi, de vous y inviter très fortement. Il y a parmi nous, toutes des situations, il y a ceux qui sont profondément croyants, il y a ceux qui sont en recherche, il y a ceux qui ne savent pas, il y a peut-être même ceux qui considèrent qu’ils sont des non-croyants, ce qui est assez rare en réalité. Tous nous pouvons faire un pas de plus, nous laisser rejoindre. Personne ne peut dire, je suis tellement proche du Christ, qu’il n’y a plus rien à faire. Personne ne peut dire que je suis tellement loin qu’Il m’a oublié. Personne ne peut dire que je suis un cas désespéré. Ça n’existe pas, les cas désespérés. Approchez-vous de lui, Il est l’Amour, la Vérité et la Vie.
Nous célébrons aujourd’hui, le fête de l’Assomption, et cette fête nous rappelle aussi un point important. Le but de notre vie est au Ciel, nous ne sommes que de passage sur la terre. Alors ne vivons pas comme si Dieu n’existait pas et comme si les autres n’existaient pas. Travaillons pour ce qui vaut vraiment la peine. C’est à dire au Ciel, nous serons jugés sur la charité et sur la vérité de nos vies.
Alors au cours de cette journée, vous savez bien mieux que moi, que la tradition veut que l’on bénisse les motos … puis leur pilote aussi j’imagine … les passagers et les personnes qui circulent autour.
Quel est la signification de ce geste ?
Ce n’est pas un acte magique, ou de la superstition pour être protégé, pour le dire autrement la bénédiction ne vous dispense pas d’être prudent et de respecter le code de la route. La bénédiction de Dieu est sa présence, elle ne nous dispense pas d’être intelligent. Il y a des bêtises qui ne sont dûes qu’à nous. Mais la bénédiction c’est une manière de rendre grâce à Dieu et de nous rappeler que quelque soit l’importance de la moto ou autre chose dans nos vies (et je n’ai rien contre, vraiment rien contre et je vois aussi ce que ça symbolise et ce qui est juste) elle ne peut pas avoir la première place. Quand on bénit une moto, c’est une manière de nous rappeler que, c’est sans doute une bonne chose, mais ça ne peut pas être la première place. Ça ne peut pas l’être. La bénédiction de Dieu, c’est un manière de remettre Dieu à sa place. Il y a un passage de l’écriture qui dit « là où est ton trésor, là est ton cœur ».
Et bien, j’ai une question « Où est votre cœur ? »
Attendez, vous répondrez tout seul. Où mettons-nous notre cœur ? Où est notre trésor véritable ?
Bénir, c’est mettre de l’ordre dans les choses, c’est de remettre les choses dans l’ordre. En cette fête du 15 août, je vous invite à remettre les choses dans l’ordre. Tout a sa place mais dans le bon ordre. Je vais faire vieux jeu, Jeanne d’Arc disait « Dieu premier servi », comme cela l’homme devient le premier servi.
Nous célébrons la Madone des Motards. Je vous invite à confier les personnes, vos vies à l’intercession de la mère de Dieu pour que vous puissiez goûter ce qui était dit dans l’évangile, un très beau passage dans l’évangile. Élisabeth dit, quand elle voit Marie arriver « comment ai-je le bonheur que la mère de mon sauveur vienne jusqu’à moi ». Vous avez entendu ce texte, ça produit une joie incroyable. D’abord ça commence par le petit Jean-Baptiste qui est dans le ventre de sa maman, c’est étonnant quand Élisabeth entend la voix de Marie, le petit Jean-Baptiste trésaille de joie. En fait, il y a deux petits, il y en a un dans le ventre de la Vierge Marie et l’autre dans le ventre d’Élisabeth, ils se parlent entre eux, ils ne sont pas encore nés. Ça en dit des choses sur la vie humaine, vous y réfléchirez. Et ça produit la joie d’Élisabeth qui produit la joie de Marie.
Accueillez véritablement Marie Mère de Dieu qui porte Jésus dans vos vies (dites votre chapelet, débrouillez-vous, faites quelque chose) et la joie véritable entrera dans vos vies.
Et pour terminer ma petite homélie, j’avais envie de vous dire simplement une prière bien connue de Saint Bernard qui dit ceci
- Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes, pense à Marie,
- évoque Marie, qu’elle ne se détache jamais de ton cœur
- et afin que tu puisses obtenir l’aide de sa prière
- n’oublie jamais l’exemple de sa vie
- si tu la serres, tu ne te trompes pas de chemin
- si tu la pries, tu ne désespères pas
- si tu penses à elle, tu ne peux pas te tromper
- si elle te soutient, tu ne tombes pas
- si elle te protège, tu n’as rien à craindre
- si elle te guide, tu ne te fatigues pas
- si elle t’est propice, tu arrives à destination
- mais le but du voyage, c’est le Ciel
Bon courage
Évêque du Mans